Colloque international
Rousseau en
Amérique latine :
du réformisme
Bourbon aux révolutions d'indépendance
27-28 novembre,
Méxique
Instituto de
Investigaciones Históricas-UNAM
Au cours de 2012
est célébré partout dans le monde le tricentenaire de la naissance de
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). L’œuvre immense du Genevois condense en
grande partie l'esprit des Lumières au XVIIIe siècle et les fondements de la
philosophie politique moderne dans le monde atlantique. Ses écrits sur le
peuple, la langue, l'éducation, l’existence, la République, la démocratie, la
musique, la loi, etc. sont devenus les piliers d’une pensée politique
originelle de l'homme et de sa communauté. Les révolutionnaires
nord-américains, français et hispano-américains ont construit à partir de leurs
lectures de Rousseau les antécédents intellectuels des révolutions modernes,
basés sur le principe tautologique – et en même temps fondateur d’une nouvelle
légitimité absolue – de la souveraineté du peuple.
Malgré
l'importance de Rousseau pour l'élite intellectuelle et politique des
révolutions hispano-américaines –que ce soit pour le louer ou le critiquer – il
y a peu de travaux sur la réception, la circulation, la traduction et
l'interprétation des œuvres du Genevois dans le continent. En 1756, le
Saint-Office de l'Inquisition censure le Discours sur l’origine et les
fondements de l’inégalité parmi les hommes. Huit ans plus tard, un nouveau
règlement interdit tous les ouvrages du philosophe. En 1797, Antonio Nariño,
dans un essai d’insurrection en Nouvelle Grenade, distribuait des exemplaires
du Contrat Social en francais. Dans le Rio de la Plata révolutionnaire,
Mariano Moreno publié en 1810 ce livre, traduit en 1799 en l’espagnol, en
supprimant le chapitre VI sur la religion. Le révolutionnaire du Rio de la
Plata considérait Rousseau comme un « homme immortel » et un « cœur endurci sur
la liberté républicaine ». En Nouvelle-Espagne, Servando Teresa de Mier se
référait en 1813 aux théories de Rousseau comme un « tissu de sophismes, dorés
à la lueur du charme de l'éloquence ». Presque sans exception, les principaux
acteurs et les intellectuels des révolutions hispano-américaines (Miguel de
Pombo, Bernardo de Monteagudo, Camilo Henriquez, Simon Bolivar, Germain Roscio,
entre autres) avaient lu Rousseau et le citaient dans leurs discours et
proclamations révolutionnaires.
Dans le cadre des
célébrations des 300 ans de Rousseau, ce colloque, qui sera organisé le 28 et
29 novembre 2012, invite philosophes, politologues et historiens à réfléchir
sur les questions suivantes : Comment analyser la présence de Rousseau dans les
horizons intellectuels hispano-américains entre la seconde moitié du XVIIIe
siècle et les révolutions d'indépendance ? Quelles sont les contributions de
Rousseau à la construction des discours, des constitutions, des théories
politiques et de la citoyenneté en Amérique latine ? Comment circulaient les
œuvres du philosophe dans le continent ? Quelles étaient les stratégies de
lecture en ce qui concerne les révolutions américaine et française ? Ces
questions ne sont que quelques indicateurs de cette initiative qui vise à
analyser dans l'Amérique hispanique la figure d'un des plus grands philosophes
politiques de la modernité.
Para maiores informações contactar:
Gabriel Entin, Ph.D.
Posdoctorate Fellow
Instituto de Investigaciones Históricas-UNAM
gabriel.entin@gmail.com
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